Ce texte a été prononcé le 29 mai 2009, lors d’une rencontre entre Laurent Cornaz et Guy Flecher, rencontre initiée par groupe Litter de l’ELP à Strasbourg.
L’échange est parti de la proposition suivante faite Laurent Cornaz à Guy Flecher :
Sur votre site « lacanchine », Guy Flecher, je lis votre commentaire, précis et documenté (« Lacan, le chinois, le profit »), de la traduction d’une phrase de Mengzi, proposée par Lacan le 17 février 1971 (D’un discours qui ne serait pas du semblant). Lacan trouve chez ce vieux sage chinois, disciple de Confucius, son « plus de jouir » !
Au sujet de cette traduction (que nous avions, avec Thierry Marchaisse, introduit dans un des « intermèdes » qui ponctuent L’indifférence à la psychanalyse, puf, 2004), j’avais écrit : « lecture irrespectueuse ». François Jullien, directeur de la collection, jugeant irrecevable la traduction de Lacan, refusa ma formule… Ce débat aujourd’hui n’est pas clos. Philippe Porret, s’autorisant d’un « entretien inédit » avec Rainier Lanselle, trouve « regrettable que le chinois serve parfois à Lacan de support imaginaire » (La Chine de la psychanalyse, CampagnePremière, 2008, p. 192).
« Support imaginaire » ? Je vous propose, Guy Flecher, de mettre cette formule à l’épreuve en reprenant, en public, la lecture que fait Lacan de l’aphorisme de Mengzi, désormais célèbre. Je soutiendrai que Lacan se livrait là à un exercice rigoureux : faire entendre dans l’écrit chinois l’intraduisible que lui-même ne faisait que mi-dire dans sa langue. Faire entendre l’intraduisible ? Pas sans convoquer cette « troisième personne » que repère Freud dans Le mot d’esprit dans ses rapports avec l’inconscient.
Le texte de Guy Flecher prononcé en préambule de celui-ci se trouve par ici.
Le texte de Laurent Cornaz se trouve par ici.
G.F.