Retour sur une traduction
de Mencius par Lacan
Guy Flecher
Retour sur une traduction
de Mencius par Lacan
Guy Flecher
![[1] J. Lacan (1971). D'un discours qui ne serait pas du semblant, Le Séminaire livre XVIII, Paris, Éd. du Seuil, 2006.
[2] Cette citation est une référence au commentaire de la fable de La Fontaine que fait de Laurent Cornaz dans son livre L'écriture ou le tragique de la transmission, L'Harmattan, 1994.
[3] Ibidem, p. 36. Cette phrase est en exergue du site lacanchine.com
[4] J. Lacan (1972). « Avis aux lecteurs japonais » (Foreword to the Japanese edition of Écrits), La lettre de l'École de la Cause Freudienne, 1981. In Autres Écrits, Paris, Seuil, 2001, p. 498.
[5] J. Lacan (1953). « Fonction et champ de la parole et du langage en psychanalyse », in Écrits, Paris, Éd. du Seuil, 1966.
[6] L. Cornaz, « La morsure de l'amorscience », Colloque de l'École Lacanienne de Psychanalyse, 24-25 juin 2006.
[7] À ce sujet voir A. Cheng, Histoire de la pensée chinoise, Éditions du Seuil, 1997, p. 158-162.
[8] gǎn tōng, 感通 mot à mot “entre-affecter en procédant sans entrave”
[9] J. Lacan (1959-1960). L'éthique de la psychanalyse, Le Séminaire livre VII, Paris, Éd. du Seuil, 1986, p. 375.
[10] J. Lacan, D’un discours qui ne serait pas du semblant, p. 51-52.
[11] J. Lacan, D’un discours qui ne serait pas du semblant, p. 57.
[12] Mencius 4.B.26.
[13] A. Cheng Histoire de la pensée chinoise, Paris, Éditions du Seuil,1997, p.159.
[14] S. Couvreur, Les quatre livres de la sagesse chinoise, 1913.
[15] Les propos de Lacan sont imprimés en couleur bordeaux.
[16] J. Lacan, Un discours qui ne serait pas du semblant, 10 février 1971.
[17] Il faut savoir qu'il peut aussi bien signifier, ainsi non associé à un déterminant : “sexe” que “tempérament”…
[18] J. Lacan, Un discours qui ne serait pas du semblant, 10 février 1971.
[19] Rainier Lanselle, maître de conférences à l’Université de Paris 7-Denis Diderot, unité de formation et de recherche en langues et civilisations d’Asie orientale, définit ainsi ses domaines de recherche : littérature chinoise classique, roman et théâtre classiques, critique théâtrale et romanesque des Yuan aux Qing (XIIIe-XVIIIe s.), problématiques de la psychanalyse dans le cadre de sa diffusion en Chine, approche psychanalytiques (lacanienne) des discours attachés à ces traditions d’écriture. Éditeur du volume Spectacles curieux d’aujourd’hui et d’autrefois, paru dans La Pléiade. On trouvera plusieurs de ses articles sur ce site
[20] P. Porret, La Chine de la psychanalyse, Éditions CampagnePremière, Paris, 2008, p. 191-193.
[21] Cf. la quatrième de couverture.
[22] R. Lanselle, « “Les mots de la psychanalyse” - Premières observations, Essaim, n° 13, Horizons asiatiques de la psychanalyse, Toulouse, Érès, 2004, p. 63-103.
[23] Sur ce site
[24] Ibid. p. 191.
[25] On retrouve dans ce caractère le sème sī 厶 , que Lacan reprendra dans la même séance du séminaire afin de rendre compte de l'articulation du langage et de l'écriture.
[26] Traduit par : “au moyen de”, “par”, “avec”, “en”, “en guise de”, “à cause de”, “en raison de”, “selon”, “pour”, “en vue de”
[27] Cet élément du caractère représente la plante 木 avec l'épis à son sommet (selon Wieger).
[28] Mencius 7.A.25
孟子曰﹕"雞鳴而起,孳孳為善者,舜之徒也。雞鳴而起,孳孳為利者,之徒也。欲知舜而之分,無他,利與善之間也。"
« Qui se lève au chant du coq et s'active à faire le bien, est un disciple de Shun », dit Mencius. « Qui se lève au chant du coq pour s'affairer à la poursuite du profit, est un complice du brigand Zhi. Si vous voulez savoir quelle différence distingue Shun de Zhi, elle n'est rien d'autre que la marge qui sépare le gain 利 du bien 善. » (trad. André Levy)
[29] Mencius 1.A.1
[…]“王亦曰仁義而已矣,何必曰利?”
Ne suffirait-il à Votre Majesté de ne mentionner que l'humanité 仁 et la justice 義, pourquoi faut-il parler d'intérêt ? (trad. André Levy)
[30] J. Lacan, Un discours qui ne serait pas du semblant, 17/02/1971
[31] Texte inédit.
[32] Guodian chumu zhujian 郭店楚墓竹简 (Les lamelles de bambou dans les tombes de Chu découvertes à Guodian), Pékin, Wenwu chubanshe, 1998.
[33] Aujourd’hui 智 a d’ailleurs plutôt le sens de “sagesse”
[34] S. Freud, Trois essais sur la théorie de la sexualité, Gallimard Folio Essais, 1989, traduction Philippe Koeppel, p. 145-151 et p. 184.
Freud, Le mot d'esprit et sa relation à l'inconscient, Gallimard Folio Essais, 1988, p. 252-256.
[35] J.-M. Jadin et M. Ritter (sous la direction de), La jouissance au fil de l'enseignement de Lacan, érès, 2009.
[36] Ou pour reprendre un mot d'esprit de Marcel Ritter : le plus-de-jouir fait le li 利 de la castration.
[37] Laurent Cornaz. L'écriture ou le tragique de la transmission, p. 49.](FG09_files/shapeimage_2.png)

Ce texte a été prononcé le 29 mai 2009, lors d’une rencontre avec Laurent Cornaz, rencontre initiée par groupe Litter de l’ELP à Strasbourg.
La présentation de cette soirée par Georges-Henri Melenotte se trouve par ici.
L’échange est parti de la proposition suivante que m’a faite Laurent Cornaz :
Sur votre site « lacanchine », Guy Flecher, je lis votre commentaire, précis et documenté (« Lacan, le chinois, le profit »), de la traduction d’une phrase de Mengzi, proposée par Lacan le 17 février 1971 (D’un discours qui ne serait pas du semblant). Lacan trouve chez ce vieux sage chinois, disciple de Confucius, son « plus de jouir » !
Au sujet de cette traduction (que nous avions, avec Thierry Marchaisse, introduit dans un des « intermèdes » qui ponctuent L’indifférence à la psychanalyse, puf, 2004), j’avais écrit : « lecture irrespectueuse ». François Jullien, directeur de la collection, jugeant irrecevable la traduction de Lacan, refusa ma formule… Ce débat aujourd’hui n’est pas clos. Philippe Porret, s’autorisant d’un « entretien inédit » avec Rainier Lanselle, trouve « regrettable que le chinois serve parfois à Lacan de support imaginaire » (La Chine de la psychanalyse, CampagnePremière, 2008, p. 192).
« Support imaginaire » ? Je vous propose, Guy Flecher, de mettre cette formule à l’épreuve en reprenant, en public, la lecture que fait Lacan de l’aphorisme de Mengzi, désormais célèbre. Je soutiendrai que Lacan se livrait là à un exercice rigoureux : faire entendre dans l’écrit chinois l’intraduisible que lui-même ne faisait que mi-dire dans sa langue. Faire entendre l’intraduisible ? Pas sans convoquer cette « troisième personne » que repère Freud dans Le mot d’esprit dans ses rapports avec l’inconscient.
Le texte de Laurent Cornaz prononcé à la suite du mien se trouve par ici.
G.F.