Il est dans l’air du temps de dire que les hommes vont mal. La débâcle du masculin est-elle un phénomène réel, ou s’agit-il d’une pure construction idéologique ? La « crise de la masculinité » est un concept sociologique qualifiant un ensemble de doutes et de remises en cause que les hommes occidentaux auraient à subir depuis quelques décennies, en particulier depuis la libération sexuelle et la libération de la femme. Ces mouvements ont entraîné une redéfinition dialectique du rôle social des individus de sexe mâle, à l'origine d'une évolution des normes attachées à la virilité et la paternité.

Ce phénomène s'entend chez nos patients : malaise du sujet et/ou reflets d'interrogations sociales relayées par les médias ?

Nous sommes tous nés de l'union d'un homme et d'une femme (même si l'homme dans le réel est parfois réduit à quelques paillettes congelées). C'est une évidence que nous ne pouvons pas évacuer. Le fait que nous ayons le sexe de l'un de nos parents pèse lourdement sur notre développement et doit faire l'objet d'une élaboration singulière pour chacun de nous.

Or, au cours de ces dernières décennies, on a vu se modifier la place du père dans le « nursing » des enfants. De plus en plus de pères s'engagent dès la naissance dans les soins à donner à leur bébé d'une manière équivalente à celle de la mère, non sans rivalité, parfois, avec le féminin de la mère. La notion de « soins maternels » évoqués tant par S. Freud que M. Klein ou D. W. Winnicott devrait maintenant être appelée pour ces cas-là « soins maternels et paternels ». Beaucoup y ont vu une dissolution du masculin, voire l'effondrement de la paternité.

Or cela ne nous paraît, en rien, devoir diminuer l'importance du père symbolique dans son rôle d’organisateur, d'initiateur et de représentant de la Loi, ni ce qui se joue du côté du Nom du Père. La confrontation à ce père symbolique perdure tout au long du développement : elle peut apparaître comme une succession d'expériences absolument décisives pour l'organisation psychique du sujet.

Bien sûr il arrive de plus en plus que le père réel ne soit pas là, soit qu'il ait été volontairement éliminé par la mère, soit qu'il ait même effectivement disparu. Le développement se fait néanmoins : le sujet va utiliser, dans la réalité différents substituts paternels familiaux et/ou institutionnels qui vont lui permettre de tenter de sauvegarder la place du père symbolique.

Nous pouvons à partir de ces remarques interroger l'articulation du masculin et de la parentalité autour de la fonction paternelle ainsi que la place du père dans notre société.

Freud, qui s'est d'abord intéressé à la violence sans limite dont fait preuve le père originaire dans ses relations à son fils, a posé en termes clairs, le problème de la différence des sexes et de l'identité sexuée. Mais sa théorisation, pourtant revue et remaniée à plusieurs reprises, en dépit de sa remarquable cohérence, a soulevé dès le début de nombreuses contestations et continue de diviser les psychanalystes.

Pour Freud la sexualité humaine est une psychosexualité où le féminin et le masculin se succèdent, s'opposent, s'intriquent, constituant la bisexualité psychique qui atteint son apogée avec l'organisation œdipienne.

Selon lui c'est seulement quand le développement s'achève, à l'époque de la puberté, que la polarité sexuelle coïncide avec la polarité masculin-féminin. « Au stade de l'organisation prégénitale sadique-anale - écrit-il - il n'est pas encore question de masculin et de féminin, c'est l'opposition entre actif et passif qui domine. Au stade suivant, celui de l'organisation génitale infantile, il y a bien un masculin, mais pas de féminin ; l'opposition s'énonce ici : organe génital masculin ou châtré. C'est seulement quand le développement, à l'époque de la puberté, s'achève, que la polarité sexuelle coïncide avec masculin et féminin » [2].

Donc pour Freud le masculin rassemble le sujet, l'activité et la possession du pénis ; le féminin perpétue l'objet et la passivité. Le vagin prend alors sa valeur en tant que logis du pénis, il recueille l'héritage du sein maternel.


      1. La crise du masculin ?

  1. Les recherches contemporaines s'inscrivent dans une tout autre perspective : elles s'intéressent à la manière dont les masculinités sont socialement produites. Pour la plupart des auteurs les masculinités sont le fruit d’un apprentissage social. Cet apprentissage social, cette socialisation, repose sur ce que Judith Butler [3] (2006) appelle, dans une perspective radicale de constructivisme social, la « performativité du genre » : selon elle, l'« énonciation » et la répétition des gestes quotidiens vont produire le genre, même si cette performativité repose elle-même sur des normes la conditionnant. « Il n’y a pas de lieu, dans la société, qui échapperait aux normes de genre. Les hommes sont perçus comme « normaux » quand ils jouent de manière répétée des gestes et des postures comme l’agilité, la dureté, le stoïcisme émotionnel, la domination et l’hétérosexualité. […] La répétition est la clé. Les identités, construites de manière fragile et provisoire, doivent être répétées pour être renforcées ». 

Cette réflexion pose la question de ce qui se joue dans l'évolution de la répartition des rôles et des tâches dans la vie quotidienne : le genre est porteur d’une logique selon laquelle les hommes sont reconnus comme des hommes par ce qu’ils font, tandis que les femmes sont reconnues comme des femmes pour ce qu’elles sont.

Ou, pour le dire autrement, l'identité féminine serait une « base », alors que la masculinité serait toujours à conquérir. Ainsi, dans nos sociétés, l'homme qui ne soutient pas sa masculinité est perçu comme « efféminé », alors que la femme qui ne soutient pas sa « féminité » est perçue comme « puérile »…

Le sociologue Pierre Bourdieu soulignait déjà que la masculinité et la féminité ne pouvaient être pensées séparément, même si la féminité semble pour lui être première. Selon ce chercheur, c’est avant tout dans l’opposition avec le féminin que le masculin peut se construire et s’exprimer : « La virilité […], est une notion éminemment relationnelle, construite devant et pour les autres hommes contre la féminité, dans une sorte de peur du féminin, et d’abord en soi-même. » (Bourdieu, 1998) [4]. Bourdieu parle d’un « travail psychosomatique » appliqué aux garçons qui « vise à les viriliser, en les dépouillant de tout ce qui peut rester en eux de féminin » (Bourdieu, 1998)

Nous assistons à un déplacement probable des frontières du masculin et du féminin, mais certainement pas à leur disparition.

Nous pouvons constater avec Daniel Marcelli que « de nos jours ce qui ferait pathologie ce serait plutôt la condition masculine. En tout cas, il me semble que le modèle sociétal actuel en exacerbant l’idéologie de l’activité, de la sensation (au détriment de l’émotion), de la maîtrise sur soi et sur l’objet, de la compétition conquérante, conduit un nombre de plus en plus important d’individus mâles surtout, à adopter un modèle qui les enferme addictivement dans une pathologie de l’agir, mauvaise caricature des valeurs supposées masculines » [5].

On peut facilement comprendre que la modification du féminin que nous avions évoquée ici même, dans une précédente intervention [6] vienne modifier la construction du masculin.

Cela signifie-t-il que l'émancipation des femmes doive forcément entraîner le malaise des hommes ? Cela nous semble n'avoir aucun caractère fatal. L'émancipation des femmes apporte aussi aux hommes. En effet leurs luttes pour l'égalité ont aussi permis aux hommes d'avoir non seulement un autre rapport aux enfants mais aussi d'autres rapports à leur sensibilité et à leur vie professionnelle.

Mais si en revanche, on part du principe que ce qui s'effrite avec les avancées du droit des femmes c'est la position avantageuse des hommes : soit ce qui constitue l'essence du « patriarcat », on peut mieux comprendre le malaise de certains : ils perdent la partie de « leurs prérogatives masculines » qui les aidaient à se défendre contre le féminin.

Masculinité et paternité sont deux notions qui s'attirent mais ne peuvent se confondre il y a du masculin en dehors de la paternité c'est évident. Il y a probablement de la paternité sans masculin : une féminité de la paternité qui serait à explorer [7].

      1. Qu'en est-il de la paternité aujourd'hui ?

  1. Il n'y a qu'une garantie symbolique de la paternité alors qu'il y a une garantie biologique de la maternité. Dans certaines sociétés [8] nous savons que c'est l'oncle maternel qui fait fonction de père. Avec Lacan nous distinguons trois pères : le réel (mais on vient de voir qu'il est, par définition, incertain) ; le symbolique, c'est celui qui est le gardien de la loi ; l'imaginaire, c'est celui du roman familial, celui des projections fantasmatiques du père, de la mère et de l'enfant aussi. Ces trois pères habituellement n'en font qu'un, même si chaque registre peut être distingué. « Le père, c'est le nouage de ces trois registres en une entité singulière qui assure à la fonction paternelle une importance qui dépasse la pure fonctionnalité de la reproduction, qui dépasse la dimension individuelle pour devenir aussi un signifiant culturel et social. C'est leur nouage qui donne au père sa consistance et son efficacité » [9].

Comprendre cela nous amène à énoncer que « la paternité c'est ce qui est vécu, agi, construit » : elle se définit donc plus du côté d'une proposition sociale, que de celui de la personne elle-même. D'ailleurs la paternité est menacée de rester imaginaire et/ou insue si elle n'est pas nommée par une « instance tierce » : celle-ci sera le plus souvent la mère ou l'institution et la science (test ADN).

La position paternelle doit donc nécessairement être reprise dans un processus d'énonciation : la reconnaissance de la paternité n'est pas la seule affaire d'un test ADN. Un père peut totalement reconnaître comme sien un enfant qui ne l'est pas biologiquement et décider de le vivre en tant que tel. On ne peut donc en aucun cas rabattre simplement la paternité sur le biologique car elle ne se garantit que du langage. Cette question de la reconnaissance renvoie aussi à la position de la mère : si c'est elle, comme nous le rappelle Lacan, qui désigne son père à l'enfant (effet de parole là encore !) il faudra aussi qu'elle accepte de reconnaître dans sa parole son enfant dans son altérité spécifique (il ne lui appartient jamais en totalité : sinon il reste une « chose fusionnelle » avec les dégâts que cela provoque).

Seul le « père géniteur » est biologique qu'il le sache ou non, qu'il le veuille ou non, qu'il l'accepte ou non. On ne peut donc pas le rabattre, à son tour, sur le père réel. Mais nous venons de voir que le père géniteur ne devient pas automatiquement le père symbolique : c’est-à-dire ce lieu d'identifications qui permettra à l'enfant de se constituer en tant que sujet.

La paternité s'établit avec le don d'un nom et la constitution d'une référence : naître ce n'est pas seulement sortir du ventre maternel : c'est la parole qui nous constitue comme fille ou fils. Cette conception de la paternité ne se noue donc pas automatiquement au masculin.

En donnant son nom à l’enfant, le père l’accueille dans le langage et lui offre une identité psychique. Cette identification au père va dans les deux sens : pour qu’un enfant puisse emprunter des matériaux psychiques chez son père, il faut que celui-ci puisse retrouver en lui l’enfant qu’il a été.

Cela passe pour le père par une acceptation, à deux niveaux, de sa castration :

  1. accepter que ce qu'il transmettra ne soit pas repris intégralement

  2. renoncer à la position d'enfant magique qu'il a été pour sa propre mère.

Dire qu'un père ne peut être père que s'il accepte la castration, c'est dire qu'il doit accepter l'inéluctabilité de la séparation et ce que cela implique du rapport à la mort. C'est à ce prix seulement qu'il pourra transmettre à son enfant les traditions de sa culture et l’inscrire dans une lignée.

Cette identification au père permettra à l’enfant d’intégrer le temps, de distinguer entre le passé et l’avenir, elle lui permettra aussi de disposer des représentations de la mort et de la succession des générations. En transmettant son patronyme, le père transmet son histoire et du sens.

On peut ainsi dire que si le rôle de la mère c'est de faire naître l'enfant, « le rôle du père c’est de faire naître l'adulte ».

      1. Se poser la question différemment

  1. Nous partirons de cette proposition de Freud sur le devenir de la bisexualité psychique : « le sexe prédominant pour une personne, celui qui est le plus développé, a refoulé dans l’inconscient, la représentation psychique du sexe secondaire ; c’est pourquoi le fond même de l’inconscient c’est-à-dire le refoulé est chez tout individu ce qui appartient au sexe opposé » [10]. Ce qui fonde sa représentation psychique masculine chez un homme est le refoulement de ce qui appartient au sexe opposé soit le féminin. Tension permanente donc (violente parfois, projective souvent…) entre une identité construite consciemment et cet autre sexe refoulé en nous.

Comment être père tout en gardant cet alliage de masculin et de féminin et tout en restant l'homme pour la femme (afin qu'elle ne devienne pas uniquement une mère) ? Redoutable tâche !

Dans sa rencontre avec la femme, l'homme doit renoncer à s'identifier à celle-ci. Or la recherche du maternel reste la tentation permanente de l'homme ; il continue inlassablement sa quête du maternel de la femme [11] dont, pour se construire comme sexué, il a été exclu. Actuellement ce qui lui fait question est qu'il est souvent plus dans la recherche du maternel (ce qui fait de lui dans la famille contemporaine un enfant, un frère ou une seconde maman) que dans la quête du féminin qui lui permettrait de construire dialectiquement sa propre masculinité.

Nous ferons l'hypothèse que les pères actuels n'arrivent que difficilement à inventer une position paternelle probablement parce que leur rapport à la mort est devenu autre : pour eux les conduites à risque ont remplacé les conduites de risque.

Pendant longtemps l'homme a été prêt à mettre en jeu sa vie pour des causes le dépassant : pour l'honneur par exemple (c’est-à-dire pour défendre la renommée de son nom, de sa mémoire…) prêt donc à prendre en connaissance de cause un risque vital au nom de quelque chose qui tout à la fois le dépassait et le fondait. Maintenant, dans nos sociétés, nous assistons plutôt au développement des conduites à risque vitesse, alcoolisation, prises de toxiques etc, dont la fonction est d'oblitérer, d'oublier voire de s'abolir…

Cela nous permet de mieux comprendre comment les difficultés à assurer la position paternelle sont à mettre en rapport avec cette difficulté à assurer une position adulte dans nos sociétés où règnent « l'infantile » sur le plan psychique et le « jeunisme » sur le plan social. Cela pose aussi la question de l'acceptation par le père d'une discontinuité radicale. Car on peut considérer que le fils doit tuer symboliquement son propre père (« et il faut que l'adulte y survive » nous précise Winnicott [12]) et le « répare » en donnant la vie à un fils à son tour pour le « perpé-tuer… ». Si ce meurtre symbolique n'est pas effectué le risque sera celui de construire des relations de type fraternel avec ses propres enfants, voire de ne pas vouloir du tout assumer d’enfant.

C'est là où il y a, nous semble-t-il, un effondrement de la paternité : les hommes se dégagent de plus en plus de leur position paternelle là où elle engageait une fondation et une transmission.

      1. Quelle serait la nature de cet effondrement ?

  1. Nous assistons depuis deux siècles, derrière une nécessaire et juste (précisons-le pour éviter tout malentendu) convergence égalitaire, à un double mouvement : pour l'homme celui de se confondre avec la femme et pour la femme de se confondre à l'homme. Mais paradoxalement la bisexualité psychique n'en devient que plus difficile à gérer : là où chaque sexe se trouvait confronté à une tension fondatrice (pour l'homme par exemple, contre le fait d'être attiré par le féminin chevillé dans son vécu inconscient). Cela l'obligeait à lutter pour trouver et soutenir soit son masculin soit son féminin. La disparition de cette tension (la confusion des genres qui est dans l'air de notre temps) suscite de grands malaises au niveau identitaire. Aujourd'hui il y a une dénégation de la différence sexuelle qui entraîne l'effondrement des enjeux de celle-ci : (d'où participe la problématisation actuelle de la question du genre). Or la tension qu'engendre psychiquement la différence sexuelle était, nous pensons l'avoir montré, au fondement de la construction de l'identité.

De plus l'effacement des différences entraîne une démobilisation à l'égard du sexuel : que reste-t-il à trouver là ? Pourquoi poursuivre cette quête si aléatoire ? consommons plutôt « la marchandise substitut » ! La banalisation des représentations du sexuel n'est pas pour rien dans cette façon de neutraliser le désir. Pour l'homme cette quête imaginaire de ce qu'est le féminin était un aiguillon pour sa construction de lui-même (et réciproquement pour les femmes). C'est l'insupportable de ne pas comprendre ce qui à jamais nous échappe. La seule logique dans laquelle nous acceptons de nous retrouver alors devient celle du semblable c’est-à-dire de « l'homo » (Si seulement on était tous pareils on pourrait se comprendre : tentation de l' « Un » et du communautaire quand tu nous tiens !)

Que reste-t-il en effet lorsque l'on est réduit à la « gestion de son prochain plan cul » entre son « plan course » et son « plan coiffeur » ? Quand la gestion des besoins a canalisé la demande sur la marchandise et a étouffé le désir ? D'ailleurs y a-t-il seulement un effondrement de la demande sexuelle ou plus radicalement un rejet de celle ci ? : Beaucoup de personnes vivent sans ou avec très peu de rapports sexuels et parfois le revendiquent haut et fort. La relation fraternelle (ou sororale) devient le substitut de la relation sexuelle !

En fait il y a plusieurs types d'effondrements

  1. l'effondrement du mur ou d'une construction : c'est la que se joue la névrose ( le mur tombera-t-il ou non ?)

  2. l'effondrement du sol : qui nous enfonce dans le registre de la psychose

Nous hasarderons donc cette hypothèse : peut être sommes nous passés d'un nécessaire effondrement de l’injuste arbitraire qu’était le patriarcat (de la névrose donc) à l'effondrement du sol c’est-à-dire ce qui nous tient debout (errant donc dans le champ de la psychose).

La paternité s'est longtemps organisée sous la figure du « pater auctoritas ». La disparition de celle-ci, si elle a rapproché les pères des enfants a souvent pris modèle sur le maternel

Beaucoup d'auteurs nous affirment que quelque chose du père est mort : ne serait ce pas simplement une certaine part du père imaginaire ? La fonction paternelle rate peut-être de plus en plus souvent, cependant la tâche de passeur d’humanité peut être remplie par tout humain capable de symboliser l'absence, c’est-à-dire capable de renoncer à cette relation maternelle à l'enfant auxquels beaucoup de pères actuels aspirent. Lacan lui-même à la fin de son œuvre [13] parlait déjà de la pluralisation des Noms du Père.

À partir de ces réflexions pourrions-nous avancer que la paternité c'est non pas l'homme ni le masculin mais la fonction?

Cette fonction Julia Kristeva nous donne une belle illustration de cette fonction en rappelant que c'est « l'autorité aimante du père qui me fait être en me reconnaissant. Il s'agit d'un étayage fondamental, sans lequel je ne saurais acquérir aucune norme, accepter aucune frustration, obéir à aucun interdit, assumer aucune loi ou morale. L'identification primaire est au fondement d'autorité, car, constituée par la reconnaissance aimante [14] du tiers, elle rompt avec la terreur et la tyrannie qui menace le prématuré impotent qu'est le nouveau-né, et initie la culture ». [15]

Finalement ne devrions-nous pas renoncer à nouer masculinité et fonction paternelle et permettre ainsi à chacune de ces dimensions de déployer la prolifération de leurs interrogations anthropologiques et ne serions-nous pas amenés à continuer à interpeller ainsi les modèles probablement mythologiques à travers lesquelles nous ne cessons de tenter de nous appréhender ?

 
  1. Effondrement actuel de la masculinité ?

  2. Quelles conséquences sur la paternité ?


Frédéric Rousseau [1]


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[1] fredericrousseau@wanadoo.fr

































[2] FREUD S. "L'organisation sexuelle infantile", in La vie sexuelle, Puf, 1970,









[3] BUTLER Judith (2006) : Défaire le genre Editions Amsterdam, Paris,
























[4] BOURDIEU P. (1998) : La domination masculine. Ed du Seuil. Paris







[5] MARCELLI Daniel (2007) : « Garçons/filles. La différence des sexes, une question de physiologie ou de culture ? » In l « Adolescence » N° 60


[6] ROUSSEAU F.  : « Vers un féminin au delà de la maternité » Colloque de Chengdu Avril 2007

Sur ce site







[7] Qu' Elisabeth BADINTER situe du coté de la découverte d' un « moi nourricier » en soulignant « qu'il n' y a pas de différence entre pères et mères quant à la capacité de prendre soin de leurs petits » Cf  BADINTER E. (1986) : L'un et l'autre :des relations entre homme et femmes. P. 257  . Ed. O. Jacob. Paris


[8] Par exemple chez les Na du Yunan





[9] MARTY F (2003). :   La parentalité  nouveau concept pour quelle réalité ?    Carnet/ psy N° 81

















































[10] FREUD ( S.) :La naissance de la psychanalyse .   P.U.F. Paris









[11] LACAN (J.) (1973) : Télévision » Ed du Seuil Paris écrit « la mère reste contaminer la femme pour le petit l'homme»



















[12] WINNICOTT D.W. (1975) : Jeu et réalité. Gallimard Paris























































[13] LACAN Jacques (2005 ) : Le sinthome, séminaire XXIII, Editions du Seuil,








[14] C'est moi qui souligne.


[15] KRISTEVA Julia  (2007) : Cet incroyable  besoin de croire  Ed Bayard

Texte présenté à Chengdu lors du colloque franco-chinois

« Masculinité et paternité »

男性与父性

19, 20 et 21 avril 2011

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