D’un discours qui ne serait pas du semblant
10 février 1971 à voir par ici
…par ce qu’on appelle dans notre langage la courtoisie et dans un autre [auquel j’ai annoncé….un petit bout] ce qui s’appelle li.
Lǐ 禮 (礼) enfin, dans la grande tradition, c’est une des quatre vertus fondamentales…
Lacan
Ce qui correspond en chinois à notre courtoisie c’est lǐmāo 礼貌. Lǐ 礼, est la forme simplifiée de 禮 qui est employé seul dans les écrits anciens pour signifier la courtoisie, la civilité, l’urbanité, la politesse ou encore la règle, les usages. Le livre canonique (l’un des quatre) intitulé Lǐjì 禮記, peut être traduit par : « Recueil historique des usages et cérémonies » ou encore « Mémoires sur les bienséances et cérémonies ». C’est fait à l’usage des dames.
Il reste que lǐ est l’une des quatre vertus fondamentales de la tradition confucéenne telles qu’on les trouve mentionnées notamment au paragraphe 24 du chapitre II, Livre VII du Meng Tseu, où il s’agit de la position de l’homme hors du commun au regard de ce qui dépend des dispositions naturelles ou de la destinée, xìng 性 ou mìng 命. Ce sont rén 仁 , yì 義, lǐ 禮, et enfin zhì 智, que l’on traduit tant bien que mal par, respectivement : « la bonté, l’équité, la politesse et la sagesse ».
J’ai privilégié le terme d’« équité » plutôt que celui de « justice », pour que l’insistance mise par Lacan sur le qualificatif « équitable » laisse envisager la possibilité qu’il s’agisse à ce moment précis de son discours de yì 義 et non plus le lǐ 禮.
Ceci est évidemment déduit des termes distincts de courtoisie d’abord, d’équité ensuite. Il peut s’agir d’un glissement de la part de Lacan. Peu importe, mais si l’on veut mettre là-dedans un peu de rigueur, on ne peut pas ne pas le mentionner.