On nous signale cette évocation de la traduction en chinois de l'œuvre de S. Freud dans un courrier d'Ernest Jones au « Comité secret » (fondé en 1912 et composé de S. Freud, E. Jones, S. Ferenczi, K. Abraham,  O.Rank et H. Sachs, puis M. Eitington ; le Comité fonctionna jusqu'à la mort d'Abraham en 1925).


Voir l'ouvrage de Phyllis Grosskurth, Freud, l'anneau secret, Puf, 1993, page 225.




La correspondance au sein du Comité se ralentit quelque peu au cours de cette nouvelle année (1923). Elle vit se tenir un débat sérieux, mais aussi distrayant, sur l'établissement de la version chinoise de textes psychanalytiques. Abraham apprit au Comité qu'un professeur de Pékin envisageait de traduire les œuvres de Freud, qu'il connaissait dans leurs versions allemandes et anglaises, mais devrait pour cela créer de nouveaux idéogrammes. Par exemple, les idéogrammes chinois qui symbolisent le « cœur » et la « puissance » devraient se combiner pour traduire « l'inconscient ». Ernest Jones réagit avec enthousiasme à ce projet :


De ce que nous savons ici de la renaissance de la pensée dans la Chine moderne, j'inclinerais à penser que la psychanalyse pourrait se propager rapidement dans l'ensemble du pays ; le Verlag doit être ouvert à ce genre d'éventualités, bien que nous ne puissions guère nous attendre à ce que Rank ajoute une section de chinois à toutes les autres tâches dont il s'occupe en ce moment ! À ce propos, le sens du mot Herz-Kraft (“puissance du cœur") ne serait-il pas plus proche de celui de la Libido plutôt que de celui de l'Inconscient ?


Lettre du 15 février 1923

 

La Société Psychanalytique de Vienne et la Chine




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