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Origine de l'écriture

Autrefois, pour faire de la divination, les Chinois brûlaient des carapaces de tortues et examinaient les craquelures ainsi provoquées pour les interpréter. Progressivement, les officiants vont prendre l’habitude de graver à côté des fissures des sortes de signes mnémotechniques. Ainsi serait né de ce qui deviendra l'écriture chinoise. 
Il s'est ainsi constituée là d’une langue graphique ( L.Vandermeersch), une langue scientifique de la divination.
Et dans l'esprit des Chinois, l'écriture garde son aspect magique lié à cette origine mantique.

Par la suite, l'histoire dit que se serait un ministre de l'Empereur Jaune, considéré comme le fondateur de la Chine et qui aurait régné de 2697 à 2599 avant notre ère, Cāng Jié 倉頡, qui a codifié l'écriture de l'Empire unifié. Il est considéré comme le créateur mythique de l'écriture chinoise telle qu'elle est, plus ou moins, encore après 4000 ans.
L’histoire dit qu’il aurait observé le mouvement des astres et les traces des oiseaux sur le sable. Le dessin de ces mouvements et des traces, auraient donné forme aux caractères.
Dans ce récit l'écriture est donc marquée par le mouvement et se trouve en harmonie avec la nature. Le langage pré-existe et l’écriture rend compte de la structure de la nature et des choses.

Pour dire, écrire le mot écriture, les Chinois disent wén 文
Wén 文 est à la fois écriture et culture, production littéraire. Mais aussi ornement, élégance, raffinement.
Lacan lui-même le rappelle en mars 1971: « Wen, 文 c'est "écrit" […] Sachez quand même l'écrire, parce que pour les Chinois, c'est le signe de la civilisation. »
Initialement, il s'écrivait, se dessinait ainsi :



Des tatouages sur un corps ! Très exactement ce que Lacan mentionnait dans Radiophonie, comme nous a permis de le lire J.M.Jadin, comme ex-pression de la jouissance.

C’est cette écriture qui va constituer l’unité de ce qu’il est convenu d’appeler le monde chinois, unité par de-là les lieux et par de-là les millénaires. L'écriture est tellement le pivot de cette culture chinoise, qu’on peut dire que la langue chinoise c'est l'écriture.

En 77, paraît le livre de François Cheng sur la poésie Tang, livre est profondément marqué par la collaboration entre Cheng et Lacan. Lacan invite alors ses auditeurs s'ils sont psychanalystes, à aller y prendre de la graine.
Alors, suivons son invitation et considérons ensemble un poème du poète Wáng Wéii, poète du VIIIe siècle, L'arbre aux hibiscus.
Il s'agit d'un poème que mentionne François Cheng et qu'il a lu et commenté avec Lacan.
Ce poème va me servir de trame pour vous « initier » à la langue et à l'écriture chinoise. Je répète ainsi ce que Lacan a fait à diverses reprises au fil de son enseignement et principalement lors de ce séminaire Un discours qui ne serait pas du semblant.

Certes, il s'agit d'un discours poétique et d'une langue très codifiée, très à l'écart de la langue naturelle. Mais c'est la langue que considère Lacan et qui s'avère véhiculer les mêmes aspects que la langue commune.


  
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TéléchargementFG12_files/Flecher-Lacan,%20chinois,%20profit-XXL.pdf
Lacan, le chinois, le profit 

Guy Flecher
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