Séminaire du 18 avril 2013
Sur le site « lacanchine » il est indiqué que mon séminaire est suspendu « sine die », pour les auditeurs chinois il importe d’indiquer le sens de cette formule latine : le séminaire est suspendu sans fixer de date pour sa reprise.
Au cours d’une séance récente de psychanalyse le nom de Ferenczi m’est venu à l’esprit, j’ai alors tendu la main et saisie un livre qui par hasard s’est trouvé être le tome III des œuvres du dit Ferenczi, j’ai ouvert, toujours par hasard ce livre et je suis tombé sur le chapitre suivant :
L'homme malade retire son intérêt et son amour aux objets du monde extérieur et les déplace plus ou moins exclusivement sur lui-même ou sur son organe malade ; Il devient « narcissique ››, autrement dit la maladie l'amène à régresser à un stade de développement par lequel il est passé Jadis, dans son enfance.
Poursuivant cette réflexion, j'ai décrit moi-même le tableau clinique de la pathonévrose (4), une névrose spécifiquement narcissique entraîne parfois la maladie ou la lésion d'une partie du corps ou d'un organe, vitaux ou particulièrement chers au Moi, notamment les zones érogènes.
La maladie d’organe est la cause de l’interruption « sine die » du séminaire.
L’irruption de Sándor Ferenczi, que je n’avais pas relu depuis une trentaine d’années, est directement en rapport avec ma décision de reprendre dès avril mon séminaire.
Celui de novembre était centré sur la question de la causalité psychique, lieu du conflit en 1946 entre Henri Ey et Jacques Lacan, lors du colloque de Bonneval que Lacan en le concluant écrivait un mot en chinois selon la transcription phonétique de l’époque et qui s’écrit en chinois 懂得, ce qui signifie “comprendre”.
Cette question fait passerelle avec la tradition chinoise que le début du siècle dernier remet en question par la formule occidentale : « la démocratie et la science ». Mais les Chinois d’alors connaissaient-ils l’histoire occidentale de ce terme « science » et les jeunes Chinois qui s’engagent dans la psychanalyse mesurent-ils la position de Lacan qui partant du scientisme de Sigmund Freud, affirme la scientificité de la psychanalyse, pour travailler le rapport de la science à la vérité, dans une séparation entre la théologie des religions monothéistes et l’émergence des sciences de la nature, des sciences humaines etc, etc.
La question de la causalité est une passerelle possible entre la Chine et l’Occident concernant la psychanalyse. C’est ce que je commençais d’exposer en novembre 2012.
Je compte sur vous pour cette reprise.