Séminaire du 20 septembre 2012
Le thème du séminaire de l’année a été présenté, en juin, sous le titre :
L’autisme chinois ou/et les voix/voies de la disparition de la psychanalyse mais pas nécessairement des psychanalystes.
Monogénique, multigénique,
Monothéisme, polythéisme,
Monogamie, polygamie,
Monoglotisme, polyglotisme,
La séance du troisième jeudi de septembre tentera de repérer les raisons du blocage d’un dialogue possible, c’est-à-dire de repérer les idéologies dites réductionnistes aussi bien du côté des (pour faire vite) cognitivistes sans éviter d’aller voir les mêmes réductions du côté des psychanalystes. Une seule séance n’y suffira évidemment pas.
Mais pourquoi l’autisme chinois : tout d’abord parce que je ne peux faire abstraction de mon expérience, mon engagement bénévole, dans une NGO (ONG) à Beijing qui centralise l’introduction de la notion d’autisme en Chine, il y a quelque 30 ans, ensuite 12 ans d’expérience à raison de deux déplacements par an, quelque 450 familles concernées par l’existence de leur unique enfant pris dans l’étiquetage autiste, sous l’influence unique de la littérature américaine (anglo-saxonne pour faire désuet), pimentée par la reprise dans la tradition chinoise.
De ce « point de vue » l’on peut observer le paysage des ravages de la mondialisation, sous l’influence américaine, c’est-à-dire la marchandisation de ce qui jusqu’à une date récente caractérisait l’humain, dans la mesure où ce qui le distingue du règne animal, ce n’est pas tant la communication que sa prise dans le langage (la parole et son écriture). La réduction de la psychanalyse, du fait des techniques modernes, à de la communication, avec la complicité agissante des psychanalystes, fait bien partie du problème. Le sujet supposé savoir s’est déplacé du côté d’internet, qui a bien tendance à incarner le savoir comme vérité. Il y a bien çà et là la même dérive du côté des psychanalystes (je ne m’exclu pas nécessairement du lot),
Le transfert devient le transfert de fond, dont les maîtres d’œuvre sont l’industrie pharmaceutique, et les neuro-généticiens, ce qui n’indique pas que je ne reconnais pas la légitimité de leurs travaux « scientifiques », et leur utilité parfois.
Je conseille, comme lecture :
A. Berthoz, C. Andres, C. Barthélémy, J. Masson, B. Rogé, L’Autisme, De la recherche à la pratique, O. Jacob, mai 2005.
Agnès Aflalo, Autisme, Nouveaux spectres, nouveaux marchés, Navarin Le Champ Freudien, Paris 2012.
Clotilde Leguil, Sartre avec Lacan. Corrélation antinomique, liaison dangereuse, Préface de J. A. Miller, Navarin Le champ Freudien, 2012.
Spinoza Ethique Présenté et traduit par Pautrat, Bilingue latin-français (essentielle) Essais. Editions du Seuil, 1988, 1999, revue et amendée en 2010.
Alain Badiou et Elisabeth Roudinesco, Jacques Lacan, passé présent, dialogue, Seuil, mars 2012.
Bertrang Jordan, Autisme le Gène introuvable - De la science au business, Seuil, janvier 2012.
Giacomo Rizzolatti et Corrado Sinigaglia, Les neurones miroirs, Odile Jacob, février 2011.
Revues
Le Cercle PSY N° 5, juin/juillet 2012, Autisme, La guerre est déclarée.