Présentation du séminaire du 17 septembre 2009 - 21 heures
La nuit je mens
L’année commencera par mettre publiquement un point final à une médiocre polémique par rapport à laquelle je ne peux rester dans le silence.
Je montre, en deux formules parallèles,
- un extrait du livre de Philippe Porret
(Philippe Porret, La Chine de la psychanalyse, éd. Campagne Première, Paris, 2008)
- et un autre d’un article d’Érik Porge
(in revue Essaim n° 22, C’est à quel sujet ?, éd. Érès, 2009, p. 119)
La nuit je mens
Je prends des trains à travers la plaine
La nuit je mens
effrontément
La polémique s’origine de la présentation à Psychanalyse Actuelle du livre de Philippe Porret en présence de l’auteur. J’en étais un des discutants et je me suis autorisé à remettre en cause cette phrase :
« Cette première séance, dont nous avons le récit par Michel Guibal, est évoquée autrement par Huo Datong ».
Je conteste en effet avoir fait un quelconque récit d’une première séance en rupture de ce que l’on nomme en médecine le secret professionnel. Il me fut répondu : « menteur ». Comme l’indique S. Freud quelque part : « rester dans le silence sous l’injure provoque la Krankung ».
Je déroulerais des arguments de plusieurs ordres qui font que ce récit de cette première séance ne peut être qu’une création littéraire de l’écrivain Philippe Porret.
Vient ensuite l’article d’Érik Porge qui reprend cette première séance. J’ai demandé à l’auteur un droit de réponse qui m’a été refusé sous prétexte que son article n’étant qu’une recension du livre de Philippe Porret il n’y a pas lieu de donner un droit de réponse. J’ai renoncé au recours juridique pour tenter d’obtenir ce droit de réponse. Il suffit de comparer les deux récits pour s’apercevoir que la version d’Érik Porge n’est pas une recension de celle de Philippe Porret, mais une création d’Érik Porge. Je déroulerais là aussi une série d’arguments pour conclure que cette version abracabrantesque n’est même pas digne d’un scénario pour les guignols de l’info, alors que celle de Philippe Porret a fait surgir un souvenir d’enfance, la lecture des revues « Bonne soirée » ou « Nous deux », littérature qui vous faisait participer au récit comme s’il était le reflet de scènes vécues, la réplique moderne en étant l’émission « Plus belle la vie » au grand succès d’audience.
Cette polémique étant close ne saurait se transformer en « disputatio médiévale » tant il est vrai que le respect (exigé par cette procédure) que j’avais pour ces deux auteurs à disparu, ainsi le séminaire de l’année, toujours sous le même titre, pourra reprendre la lecture du séminaire XVIII :
D’un discours qui ne serait pas du semblant de J. Lacan, sur lequel j’ai improvisé aussi bien à Xi’an qu’à Chengdu en novembre 2007 et avril 2008.
Les collègues chinois trouverons sur ce site lacanchine, dont le webmaster Guy Flécher me fait l’honneur de m’accorder l’hospitalité, d’une part les notes prises par des collègues de Xi’an et d’autres part celles prises à Chengdu par les étudiants de Sichuan Da Sué.
Le reste de l’année retravaillera le séminaire XVIII de J. Lacan
Les mots clés seront la nature du savoir, du mensonge et de la vérité, mais aussi de Dieu, (la théologie naturelle, la philosophie naturelle), le sujet de la science en milieu occidental avec des ouvertures sur la question du xing 性 en milieu chinois.
Qu’est-ce qui distingue la nature humaine de la nature animale ?
Une différence infinie nous dit J. Lacan.
Mencius 孟子 n’indique qu’une différence infime.
L’on sait que Spinoza n’est pas sans utiliser le bestiaire, pour gloser sur cette différence.
J. Lacan à la suite de S. Freud promeut (conséquence de la pratique de la cure) l’Être parlant/parlé et le discours psychanalytique, mais pas l’Être suprême.