Présentation du séminaire de l’année


La structure ironique

讲反话的结构


Le vent fit se croiser la Psychanalyse et l’ethnologie chinoise, mais il y a longtemps déjà (千百年来) l’ethnologie africaine [1]. Ce vent stimulera je l’espère quelques assertions lacaniennes sur la proximité de ces deux disciplines (qui forment des disciples).


La Dame du bord de l’eau nous conduit vers le « sacrifice des écritures », ce sacrifice rejoint une citation de J. Lacan :


Ce qui frappe, en effet, dans cette institution du discours psychanalytique qui est le ressort du transfert, ce n’est pas comme certains ont cru l’entendre de moi, que l’analyste, ce soit lui qui soit placé en fonction du sujet supposé savoir. Si la parole est donnée si librement au psychanalysant — c’est justement ainsi qu’il reçoit cette liberté —, c’est qu’il lui est reconnu qu’il peut parler comme un maître, c’est-à-dire comme un sansonnet, mais que cela ne donnera d’aussi bons résultats que dans le cas d’un vrai maître, que c’est supposé conduire à un savoir — un savoir dont se fait le gage, l’otage, celui qui accepte d’avance d’être le produit des cogitations du psychanalysant, c’est à savoir, le psychanalyste — en tant que, comme ce produit, il est à la fin destiné à la perte, à l’élimination du processus.


Passer de l’oralité de la cure (fondement au discours psychanalytique) à son écriture ne se fait pas (comme passe) sans de douloureuses difficultés, chacun, à des degrés divers, le sait. Mais pourquoi à Lacan l’alphabétique ne suffit ? Comme si elle n’était pas adéquate à faire entendre sa Voix. Il passera par les graphes, les hiéroglyphes, le cunéiforme, l’hébreu (cf. et pourtant que je traduis définitivement par zěnnài 怎奈), l’écriture chinoise, la logique et pour conclure la topologie.

Pour quelle finalité ? Celle de faire entendre sa voix ? Il me semble plus pertinent d’indiquer que la finalité de l’écriture c’est de faire parler et l’on pourrait soutenir que l’écriture alphabétique « alpha bêtise rait » plus que de raison.

Le Moment de conclure, aboutissement d’une topologie qui s’expose dans une relation que je dirais « psychotique » pour indiquer que cette étiquette ne convient à aucun des deux qui dialoguèrent dans le courant de l’année 1977-1978. Mais je la dis plus sûrement écriture chamanique, celle de la Dame du bord de l’eau.

Il est étrange de voir les républicains (séparation de l’église et de l’état) s’agenouiller devant le Dalaï-lama (théocratie). Le pouvoir chinois détruit la culture tibétaine (certes) mais les Tibétains n’existaient-ils pas avant l’invasion lamaïste ? Quelle était leur culture ?


L’écriture chamanique, celle des illettrés, m’évoque la fonction scribe de Jean Oury, la pâte à modeler de Gisela Pankow, m’évoque ces écritures produites par « ceux qui entendent des voix que les autres n’entendent pas ».


Ces écritures seront reprises par les lettrés, les « Maîtres célestes », en un mot par le discours du Maître.


[1] J’ai le regret d’annoncer le décès récent de Michel Cartry, avec lequel j’ai un temps partagé mes recherches avec celle de son équipe au CNRS. Ethnologie africaine.





Pour ceux qui seraient vraiment désireux d’apprécier à sa juste valeur, c’est-à-dire avec une position critique éventuelle, toujours fructueuse et bienvenue (ce qui n’est pas contradictoire avec la bienveillance), je suggérerais de lire (en plus naturellement du livre de Philippe Porret) les livres suivants :


  1. 1.Berthier B., La dame du bord de l’eau, bien sûr.

  2. 2.Lacan J., Les séminaires XVII et XVIII qui, merveilleux hasard, ne peuvent qu’évoquer le XVIIe et le XVIIIe siècle, les siècles qui préparent les lumières Abklärung, les lumières qui sont prérévolutionnaires, révolution culturelle comprise 文化革命 (wenhua geming).

  3. 3.Zhu Xi, Mémoire sur la situation de l’empire, 2008, Éd. You Feng (traduction de Darrobers) ; Zhu Xi est un commentateur de Mengzi (Dynastie Song du sud 1127-1279).

  4. 4.Jin Siyan, L’écriture subjective dans la littérature chinoise contemporaine. Devenir je, 2006, Éd. Maisonneuve et Larose (Espace du temps présent).

  5. 5.Collectif, La Licorne et le Dragon. Les malentendus dans la recherche de l’universel. sous la direction de Yue Daiyun, Alain Le Pichon, 2004, Éd. Charles L. Léopold Mayer.


 
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Séminaire de Michel Guibal

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