La légende de ChenShiSi
Traduction de Véronique Porret et Ju Fei
À l’époque de la divinité ChenJingGu, dans la partie du sud Zhejiang et du nord Fujian, les gens croyaient aux esprits et aux divinités. De son vivant et même après sa mort ChengJingGu eut de nombreux surnoms : Femme du bord de l'eau, Déesse de Shuntian (Shuntian signifiant la loi du ciel), Déesse de Shunyi (Yi signifiant la vertu exemplaire de la femme), Divinité immortelle, Femme charitable, Déesse de Bixia (Bixia signifiant les nuages empourprés), Déesse de ZhuSheng (ZhuSheng signifiant la protection de l’accouchement)… Encore appelée populairement La Nourrice, Tante (ou Nourrice) de Bouddha, Femme ChenShiSi, Dame ChenShiSi, etc. Dans les légendes populaires, cette héroïne divine était portée à : « guérir les maladies, écarter les démons, aider les gens en danger, dissiper la détresse, délivrer les accouchés, protéger les fœtus, offrir un enfant, rompre le doute, défendre le pays et protéger le peuple ». Sa bienfaisance était sans limite, avec des reliques éparpillées dans des contrées lointaines et sauvages, Fujian, Zhejiang, Jiangxi, Guangdong, Guangxi, Taïwan, mais aussi dans tout le Sud Est de l'Asie jusque dans les contrées lointaines et sauvages ; elle était sur les lèvres de chacun et adorée.
Cette légende de paix divine dans la ville de Taishun consiste plus ou moins en l’histoire suivante. Après de difficiles combats au paradis, Bouddha GuanShiYin, fatigué, se met à avoir des cheveux blancs ; deux tombant à terre se transformèrent en deux serpents, l’un masculin, l’autre féminin, qui apportèrent les malheurs du monde. Dans le même temps, GuanShiYin se coupa l’index ; trois gouttes de sang coulèrent alors en pluie rouge sur la famille Chen et c’est ainsi que naquit celle que l’on appela ensuite « la Mère ChenShiSi ».
La famille de Chen étudiait la magie taoïste de Maoshan (montagne réputée pour sa magie) de génération en génération et tout le monde suppliait la famille Chen de capturer ces serpents démons. Le père de ChenShiSi, malade lui-même, ne put y arriver et envoya ses deux fils, FaTong et FaQing, pour les tuer. Malheureusement ceux-ci échouèrent : FaTong fut avalé par le serpent masculin et FaQing, s'échappant de justesse, prit la fuite.
Le vieux génie du Pôle Sud recommanda alors à ChenShiSi d'aller jusqu'à LuShan étudier la magie. Trois ans plus tard, elle revint avec succès. En serrant dans sa main la corne de bœuf — le plus puissant talisman de l’école LuShan — elle combattit plusieurs fois les démons serpents et réussit enfin à les éliminer. À la suite de cette période, en soufflant furtivement dans la corne de bœuf, elle entraîna des tremblements de terre et elle tua l'esprit de tonnerre ce qui permit la pluie et évita la sécheresse. Mais comme cela offensait « les lois du ciel », ChenShiSi fut punie de mort dans sa vingt-septième année.
Dans le Sud-Est de la Chine, deux grandes déesses taoïstes règnent dans le Sud du ZheJiang et au Nord du Fujian. La première est notre déesse de la Terre, Nourrice ChenJingGu. L’autre règne à Canton, Taïwan et au sud du Fujian, c’est notre déesse de la Mer, Mazu LinMoNiang, déesse de la Mer du fait de la situation géographique de Taïwan, Hongkong et du Sud Est de l'Asie comme de la province de Canton, du sud du Fujian, etc. Les peuples de ces régions luttent aujourd’hui afin de maintenir l'héritage de cette culture traditionnelle et rendre célèbre partout notre déesse de la Terre, Dame de ShunTian.
ChenShiSi dans les Contes et Légendes donne un esprit de charité dont bénéficierait la société, qui gagne à être enrichie des histoires du passé, ce que le monde extérieur à la Chine ne sait pas encore (même ici c'est aussi enclin à disparaître légèrement). L'homme ressent profondément la pitié. Ces traditions sont excellentes pour faire face à une société en incessante dégénérescence, pour éliminer les violences et protéger les enfants des minorités, elles prônent l'amour désintéressé, le courage honnête, la morale de la piété filiale et du respect envers ses frères, l'égale liberté, la sanction des criminels et louent la vertu. C’est un problème à considérer et traiter de façon urgente.