Au mois d'août 2000 le séminaire s'est tenu à l'Université de philosophie du Sichuan

à Chengdu (Chine)

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13 séances pour le groupe psychanalytique de Chengdu portant sur deux textes de Lacan :

       

                        - Le stade du miroir   

                        - Au-delà du principe de réalité.



J’ai choisi de commenter le texte Le stade du miroir, préalablement traduit par Huo Datong, d’une part parce que la question du spéculaire fait partie, comme la voix (écho et narcisse) des outils que je me donne dans les cures avec « Ceux qui entendent des voix que les autres n’entendent pas », selon l’enseignement de G. Pankow, d’autre part parce que ce texte est en rapport avec le passage de la psychanalyse de la langue allemande à la langue française, analogiquement donc avec, à Chengdu, le passage de la langue française, sinon allemande, à la langue chinoise.


Le texte Au-delà du principe de réalité me semblait notable du fait que J. Lacan attire notre attention sur le fait que c’est au cœur du discours médical que, à Vienne, naît la psychanalyse, discours médical qui est le type même du discours qui ne tient pas compte du dire du patient.


Lors des débats avec les membres du groupe, vinrent souvent des questions sur l’objet « a », le grand A barré, que sais-je encore. Je leur fis remarquer que nous débattions du début de la psychanalyse en Chine analogiquement avec les débuts de la psychanalyse en France et qu’ils me posaient des questions sur les élaborations bien plus tardives de J. Lacan, et je leur demandais d’où ils tiraient ces informations aussi avancées, ils exhibèrent alors une petite bande dessinée (画报) : Lacan pour les débutants rédigée en anglais,


La transcription en chinois de ces interventions est disponible par ici.




10 séances pour le séminaire public


Nous avons choisi de présenter neuf concepts freudiens. J’ai eu deux surprises au terme de ces dix jours avec ce public de la ville.


Un participant me semblait particulièrement réceptif à ce qu’il recevait du traducteur. Il m’a été présenté à la fin de ces dix séances ; il était un praticien de la médecine traditionnelle chinoise. Je l’ai mis à l’épreuve publiquement en lui montrant une tache qui depuis trois ans se développait sur un de mes mollets, pour laquelle je ne consultais pas craignant secrètement un cancer évolutif de la peau. Il palpa mon mollet et d’un geste de la main fit dire au traducteur : « ce n’est rien ». Le lendemain, au réveil, cette tache de trois ans avait disparu.


Deux participantes arrivèrent en même temps que moi à la première séance, en plaisantant je me suis dit : voilà les deux hystériques de service. À la fin de la séance sur le transfert, une d’elles (psychologue) vint me parler de son embarras à propos d’un de ses patients. Il était amoureux d’elle et voulait se suicider, je lui fis remarquer qu’avec sa beauté, elle devait faire attention car ça risquait de lui arriver souvent.


Une participante assidue, membre agissant du parti me fit savoir qu’elle n’était d’accord en rien avec ce que j’avais dit (avec ce que le traducteur avait dit) sauf une chose, laquelle ? Elle m’a invité à passer le week-end avec elle et des amis. Elle vint me chercher avec son jeune fils, et je compris, par ses confidences, que ce avec quoi elle était d’accord concernait ses rapports avec son fils et le père de son fils.


Seule la situation avec le médecin traditionnel demeure, pour moi, une énigme, alors que pour lui il semble que cela soit une banalité.


La transcription en chinois de ces interventions est disponible par ici.

Séminaire Août 2000

Michel Guibal


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